Élections 2024 : “Comment garantir un meilleur accès au logement abordable pour les plus faibles revenus ?”
À l'approche des élections, Immoweb a mené des recherches et interrogé les partis politiques belges sur une série de thèmes liés à l'immobilier. Les réponses n'ont été ni altérées ni modifiées sur le fond, mais simplement restructurées pour garantir une présentation neutre de leurs propositions. Dans cet article, nous examinons leur point de vue sur garantir un meilleur accès au logement abordable pour les plus faibles revenus.
Sommaire
Tant en Wallonie, que dans la Région de Bruxelles-Capitale et en Flandre, la demande de logements à prix abordable est énorme. Mais l’offre est insuffisante et les délais d’attente pour accéder aux logements sociaux ne font qu’augmenter. Quelles mesures nos partis proposent-ils pour garantir l’accès à un logement abordable pour les ménages à faibles revenus ?
Défi : “Maintenir à jour le marché de la location (sociale)”
Extension de l’allocation (de) loyer
Défi souhaite que davantage de personnes puissent bénéficier de l’allocation (de) loyer. Il est aussi grand défenseur d’une révision triennale de l’attribution de l’allocation pour s’assurer que celle-ci est versée aux bonnes personnes.
Limitation de la période de location sociale
Pour continuer à garantir l’accessibilité au marché de l’immobilier social, Défi propose de limiter à neuf ans la durée des contrats de location sociale. Et ce, sans possibilité de prolongation. Les locataires âgés de plus de 65 ans ne relèvent pas de l’application de ces mesures.
De cette manière, le parti entend fluidifier le marché locatif et activer les locataires. À cet égard, ils veulent également que les conditions d’attribution soient revues tous les trois ans, notamment pour suivre de plus près l’évolution des revenus.
Ecolo : “Régulation pour des loyers plus équitables”
Davantage de logements publics à Bruxelles et en Wallonie
Ecolo veut à tout prix favoriser l’extension de l’offre de logements publics et notamment de logements sociaux. Les verts ont pour objectif d’atteindre 20% de logements publics à Bruxelles et 15% en Wallonie.
Dans ce contexte, le parti Ecolo voit une énorme plus-value dans la transformation d’immeubles vides ou délabrés en logements publics exemplaires.
Meilleur contrôle du marché locatif
Ecolo souhaite également renforcer le fonctionnement des agences immobilières sociales. Au niveau du financement, ils se disent en faveur du maintien des allocations de loyer pour les ménages vulnérables et d’une régulation afin de garantir des loyers équitables. Des commissions de loyers spéciales doivent contrôler les éventuels abus et intervenir comme médiateurs entre locataires et bailleurs.
Les Engagés : “Révision structurelle des loyers”
Clarification des réformes des loyers
Les Engagés souhaitent une révision complète du calcul des loyers pour les logements sociaux. Et veulent que le score énergétique du logement et les revenus des potentiels locataires soient pris en considération de manière structurelle.
D’ici 2030, un plan doit également être déposé sur la table pour stimuler le logement public, tant au niveau de la construction que de la rénovation et en étroite collaboration avec le secteur privé. Des initiatives comme une réduction de la TVA doivent soutenir ces mesures.
Meilleure protection des propriétaires et des locataires
Par ailleurs, Les Engagés mettront tout leur poids pour créer de meilleures conditions pour les locataires et les propriétaires. En premier lieu, par l’amélioration du système des agences immobilières sociales (AIS). Ils entendent ainsi mieux protéger les propriétaires contre le non-paiement des loyers et les dommages occasionnés par les locataires. Ils envisagent aussi de créer des avantages fiscaux à la rénovation pour susciter l’enthousiasme de propriétaires.
D’autre part, le parti souhaite étendre l’allocation de loyer pour faciliter l’accès à des logements moins chers sur le marché locatif libre pour les locataires sociaux.
MR : “Investir dans la collaboration public-privé”
Mix de logements privés et publics
Les libéraux du MR veulent développer les partenariats privés-publics pour un marché du logement plus solide et plus étendu. Ils envisagent notamment de libérer certains terrains publics en vue de la construction de logements privés et d’investir parallèlement dans des infrastructures collectives. De cette manière, le MR prévoit de créer des types de logements nouveaux et plus diversifiés, et réduire au passage les coûts de construction et accroître l’accessibilité.
Avantages fiscaux pour des investissements durables
Le MR souligne l’importance des stimulants fiscaux pour obtenir des logements qualitatifs et durables. Les immeubles vides doivent massivement réintégrer le marché et y retrouver une place à part entière. Les agences immobilières sociales (AIS) y tiennent un rôle essentiel.
Le logement public comme tremplin social
Selon le MR, le logement public doit servir de tremplin social. C’est pour cette raison précise que le MR se dit en faveur de contrats de location limités à 3 ans, avec la possibilité d’une seule reconduction. Les locataires doivent dans cette période bénéficier d’un accompagnement social en vue de trouver d’autres solutions de logement, comme la location privée ou l’accès à la propriété. Cela passe même par l’apprentissage du français, l’accompagnement d’une personne pour trouver un emploi dans les métiers en pénurie …
Réserve de logements publics pour les faibles revenus
Bien que la politique du logement du MR se concentre entre autres sur la (ré)activation sociale, le parti est conscient que la population active avec de (trop) faibles revenus risque de se voir exclue du bénéfice des logements publics. Aussi proposent-ils de réserver à ce groupe cible 10% des logements publics en Wallonie et à Bruxelles. Selon le parti du MR, une partie des logements sociaux doivent aussi être destinés aux personnes les plus vulnérables de la société : les sans-abris.
Attribution plus équitable des logements sociaux à Bruxelles
À Bruxelles, le MR souhaite enfin s’engager de manière spécifique dans une réforme des conditions d’octroi des logements sociaux. Ils plaident pour des règles d’attribution adaptées afin de donner la priorité aux personnes les plus vulnérables et favoriser une plus grande mixité sociale. Dans ce contexte, selon le parti, les revenus nets doivent être déterminants, et non plus la date de la demande, comme c’est le cas actuellement.
PS : “Élargissement du rôle des agences immobilières sociales”
Diverses initiatives pour accroître l’offre
Le Parti Socialiste veut augmenter sensiblement le nombre de logements publics destinés à la location. D’une part, par le biais de nouvelles constructions, mais aussi en proposant des alternatives comme l’achat d’une habitation sur plan. Par ailleurs, ils préconisent un élargissement du rôle des agences immobilières sociales (AIS). Outre la gestion d’habitations privées, elles doivent également pouvoir s’occuper de la rénovation de ces immeubles, estime le PS.
Loyer couplé à la qualité du logement locatif
Enfin, le parti socialiste se déclare en faveur d’une régulation des loyers liée à la qualité du logement. Ce, pour éviter les loyers excessifs et le traitement abusif du locataire.
PTB : “Politique du logement social inspiré de Vienne”
Minimum 20% de logements sociaux dans chaque grande ville
60% des logements dans la capitale autrichienne sont soit des logements sociaux soit des locations réglementées (à un prix inférieur abordable). Un système dont s’est inspiré le PTB.
Ainsi, le parti souhaite avant tout élargir les critères d’accès aux logements sociaux et entend aussi créer une offre obligatoire de 20% de logements sociaux dans chacune des grandes villes.
Le parti PTB met aussi l’accent sur une accélération des travaux de rénovation des logements sociaux existants. Qu’ils veulent financer par le système de tiers-financement et l’appui complémentaire de banques publiques.
Participation citoyenne
Toujours selon le modèle viennois, le PTB prévoit un rôle essentiel pour les Unions pour le logement. La participation citoyenne est aussi au coeur de ces unions pour une politique de logement transparente et démocratique.
Ces unions disposeraient même d’un droit de préemption lors de la vente de terrains à bâtir. La création de banques foncières régionales publiques pour la vente de terrains à bâtir doit à son tour contribuer à l’efficacité de l’attribution de ces parcelles.
L’effort de démocratisation de la politique du logement devrait faire reculer le favoritisme et les conflits d’intérêts et renforcer l’attractivité de la construction de logements sociaux auprès d’un plus large public, estime le PTB.
Quelles sont les autres priorités politiques des différents partis dans le domaine du logement ? Découvrez-le sur Immoweb !
Dans notre pays, l’année des élections est riche en défis, surtout dans le secteur du logement. C’est la raison pour laquelle, nous avons décidé, chez Immoweb, d’examiner pendant plusieurs semaines les thèmes les plus actuels en matière de logement chez les principaux partis politiques dans notre pays. Au fil des semaines et des mois à venir, nous vous dévoilerons la vision de chacun de ces partis à propos de ces thèmes. Gardez donc un oeil sur notre blog.