Construire un poulailler dans votre jardin : est-ce possible, sans vous arracher les plumes ?

Des oeufs frais chaque matin au petit-déjeuner et de la vie à profusion dans votre jardin. Quelle belle image d’Épinal ! Élever ses propres poules a le vent en poupe. Mais peut-on construire un poulailler sans s’inquiéter de rien ? Que disent les règles et quelles sont les informations que vous devez connaître au niveau de l’entretien, de vos voisins et même de la santé publique ?

Pourquoi élever des poules ?

Construire un poulailler n’est plus uniquement réservé aux gens qui habitent la campagne ou exploitent une ferme. On voit de plus en plus des gallinacés picorer dans les jardins en (périphérie de) ville. Et il y a plusieurs raisons à cela :

• Vous avez à tout moment des oeufs frais disponibles. Une poule pond en moyenne cinq oeufs par semaine. Vous ne devez donc pas vous tracasser d’une hausse subite des prix des oeufs, comme c’est le cas aux États-Unis ;
• Les poules raffolent des restes de cuisine, ce qui réduit votre quantité de déchets. Vous pouvez même les utiliser pour faire du compost ;
• Des poules au jardin créent une ambiance rurale apaisante ;
• Les poules sont d’agréables animaux de compagnie et les enfants en sont souvent fous ;
• Elles mettent de la vie dans votre jardin et tiennent certains insectes à distance.

Il existe donc de multiples raisons de vouloir garder des poules au jardin. Mais comment vous y prendre ?

Aménager un poulailler est-il dépourvu d’obligation ?

Dans la plupart des cas, la réponse est : oui. Mais vous devez quand même tenir compte d’une série de règles de base, dont l’interprétation est propre à chaque région, et parfois aussi à certaines communes.

Elles vont déterminer si un permis est nécessaire ou si une exemption ou une simple déclaration urbanistique est applicable. Les principaux facteurs qui vont intervenir sont les suivants :

• S’agit-il d’une construction fixe ou amovible ?
• Si la construction est considérée comme une annexe : sa construction ne dépasse-t-elle pas le nombre de mètres carrés autorisé ?
• La construction dépasse-t-elle la hauteur admise ?
• Où se trouve le poulailler ? Dans le jardin devant, à côté ou derrière la maison ?
• Y a-t-il une distance minimale à respecter par rapport à la limite de la parcelle ?
• Devez-vous tenir compte d’une zone naturelle ou d’un site classé à proximité ?

Indépendamment de ces conditions, il est possible que la commune en question soit particulièrement sensible aux éventuelles nuisances de voisinage provoquées par les poules. Il suffit de songer aux bruits et odeurs qu’elles peuvent occasionner. Et que votre commune impose donc des mesures plus strictes.

Découvrez ici les règles les plus actuelles relatives aux permis et exemptions applicables dans votre région :

• Région flamande
• Région wallonne
• Région de Bruxelles-Capitale

Et si vous voulez aussi construire un enclos ?

Les poules ont naturellement aussi besoin d’espace pour se dégourdir les pattes en plein air et pour jouir d’une qualité de vie suffisante. Dans ce cas, il faut prévoir un enclos pour poules. Mais à quelles règles doit satisfaire la construction de cet enclos ?

Un enclos à ciel ouvert, sans toit, est en principe compris dans la superficie du poulailler. Si celui-ci ne dépasse pas le nombre de mètres carrés maximum éventuellement imposé, aucun permis ne sera nécessaire.

Il peut par contre être question d’une obligation de déclaration et même de permis d’urbanisme s’il s’agit d’une construction en dur couverte. L’enclos peut en effet être considéré comme une construction permanente.

Pouvez-vous aussi élever des poules si vous êtes locataire ?

Vous louez une maison avec un jardin ? Dans ce cas, vous avez toujours besoin de l’autorisation du propriétaire pour construire un poulailler. Même s’il s’agit d’un petit enclos que vous pouvez déplacer, ne l’installez pas sans concertation. En cas de travaux plus importants (comme une clôture ou une plaque de béton), une autorisation écrite est pour ainsi dire obligatoire.

Et dans le cas d’un appartement ou d’un jardin partagé ?

Vous vivez dans un appartement avec un jardin (partagé) ? Dans la pratique, il y a peu de chances que vous puissiez élever des poules. De nombreux règlements de co-propriété interdisent la possession de volailles, tout comme la présence de chiens ou de barbecues est susceptible d’être réglementée.

Si vous partagez un immeuble avec un seul voisin au-dessus ou en dessous de votre logement et que vous partagez aussi le jardin, vous pourrez peut-être – moyennant l’autorisation du propriétaire – parvenir à un accord.

7 conseils pour construire votre premier poulailler

Maintenant que vous êtes bien au fait des (éventuelles) règles, nous vous proposons une série de conseils pratiques si vous envisagez très concrètement d’aménager un poulailler dans votre jardin.

1. Prévoyez suffisamment d’espace

Offrez suffisamment d’espace à vos poules. Prévoyez au minimum 0,5 à 1 m² par poule dans le poulailler et 1 à 2 m² par poule dans l’enclos.

2. Un abri est un must

Un poulailler fermé est indispensable pour protéger vos poules de la chaleur, du vent et de la pluie.

3. Offrez suffisamment de confort (de ponte)

Plus vos poules sont détendues, plus elles se sentent à l’aise et plus facilement elles pondront des oeufs. Veillez donc à leur offrir suffisamment de confort dans le poulailler et dans l’enclos :

• Un endroit protégé à l’abri aussi de la lumière, de préférence avec un pondoir en bois ou en plastique pour la ponte ;
• Suffisamment d’espace dans le poulailler ;
• Des mangeoires et abreuvoirs dans l’enclos, avec de l’eau fraîche renouvelée tous les jours ;
• Un endroit sec pour un bain de sable quotidien. Les poules se protègent ainsi contre les parasites, acariens…

4. Une trappe sûre contre les animaux (de proie)

Les restes de nourriture risquent d’attirer des nuisibles, comme des rats et des souris. Mais de plus gros animaux (de proie), comme des chats, chiens, renards ou fouines, risquent aussi de s’approcher dangereusement de votre paisible basse-cour.  Fermez bien le poulailler et prévoyez un treillis suffisamment solide pour offrir une résistance aux animaux de proie. Veillez aussi à ce que ceux-ci ne puissent pas creuser sous la clôture.

Et n’oubliez pas non plus les dangers venant du ciel. Il est recommandé de tendre un filet pour protéger vos poules des oiseaux de proie comme les buses ou palombes.

5. Les coqs ne sont pas les bienvenus partout

Si les poules sont généralement bien acceptées, il en va tout autrement des coqs. Tout le monde n’est pas fan du chant matinal du chef de la basse-cour. À certains endroits, il est tout simplement interdit de garder des coqs. Renseignez-vous bien auprès des autorités locales.

6. Songez à la facilité d’entretien

Optez pour un modèle de poulailler avec un plancher amovible ou des trappes, afin d’en faciliter l’entretien et l’aménagement. Prévoyez un couvre-sol qui absorbe bien l’humidité et prévient aussi la présence de poux.

7. Soyez attentif aux éventuelles maladies

Si vous voulez élever des poules dans votre jardin, vous devez aussi être attentif aux maladies comme la grippe aviaire. En cas d’épidémie, un confinement est parfois imposé aux particuliers qui élèvent des poules. Dans ce cas :

• Vous devez protéger vos poules, par exemple, à l’aide d’un filet ;
• Éviter le contact avec des oiseaux sauvages ;
• Placer les distributeurs de nourriture et d’eau à l’intérieur du poulailler.

Tenez-en compte lorsque vous construisez votre poulailler. Vous éviterez ainsi pas mal de tracas si un jour vous étiez amenés à devoir prendre ces mesures de protection. Vous trouverez les informations les plus actuelles sur le sujet sur le site de l’AFSCA.