L’habitation éco-énergétique : la meilleure parade aux fluctuations incessantes des prix de l’énergie

Une habitation éco-énergétique est cruciale pour maintenir au niveau le plus bas vos propres coûts énergétiques. Et compte tenu du niveau historiquement élevé des factures, ce n’est certainement pas un luxe. Quelles sont les implications de la flambée des prix du gaz et de l’électricité pour les vendeurs, acheteurs, investisseurs, bailleurs et locataires ? À quoi veiller lorsque vous achetez une habitation éco-énergétique ? Et comment économiser un maximum d’énergie dans votre habitation actuelle ?

Les objectifs climatiques font bouger les lignes

Les nouvelles constructions modernes sont logiquement mieux protégées contre la hausse des prix de l’énergie que les habitations de plus de 20 ans. À moins que ces dernières aient subi entre-temps une rénovation énergétique radicale.

La nécessité de s’attaquer aux aspects énergétiques d’habitations existantes – et a fortiori les plus anciennes – ne fera que croître dans les prochaines années. Pas seulement en raison de l’imprévisibilité croissante des prix de l’électricité et surtout du gaz, mais aussi face aux défis mondiaux de réduction du réchauffement climatique. Consommer moins d’énergie signifie produire moins d’émissions de CO₂, une équation à laquelle de nombreuses habitations ne sont pas encore parées.

En Flandre, cette préoccupation s’est récemment traduite par l’annonce d’une obligation de rénovation dès 2023. Celui qui à partir du 1er janvier achète une habitation avec une piètre étiquette énergie sera obligé de rénover cette habitation pour atteindre un certain niveau énergétique. Et ce, dans les cinq ans de l’achat. Étant donné qu’on estime à entre 8 et 9 sur 10, les habitations qui ont été construites avant 1980, il reste pas mal de pain sur la planche.

Pour supporter le coût de ces travaux – qui s’ajoutent évidemment au prix de l’habitation – l’acheteur peut solliciter un prêt sans intérêt. Pour des rénovations énergétiques importantes, il a même accès à un prêt négatif. Celui qui veut acheter une habitation en vue de la mettre en location devrait se conformer à certaines exigences énergétiques à partir de 2023.

En Wallonie et dans la Région de Bruxelles-Capitale également, les choses évoluent. Ainsi, à Bruxelles, une proposition est sur la table en vue d’imposer un certificat PEB obligatoire à compter de 2025 à tous les propriétaires d’habitation, des travaux de rénovation précis tous les cinq ans à partir de 2030 et une étiquette énergie à atteindre d’ici 2050. Et en Wallonie, un système de prime simplifié et accéléré sera lancé à partir de 2022 afin de stimuler les rénovations énergétiques.

Quelles conséquences pour les vendeurs et acheteurs …

Nul n’en doute encore : tout le monde doit progressivement prendre part à l’effort en vue de se loger de manière éco-énergétique et donc de comprimer au maximum ses coûts énergétiques. Ainsi un acheteur devra dans le futur tenir compte de plus en plus de coûts de rénovation à court et moyen termes. Et si l’achat s’accompagne de plus en plus d’obligations – comme c’est le cas en Flandre et probablement aussi à Bruxelles –  les prix des habitations risquent selon certains experts de repartir à nouveau à la baisse. Ou du moins ceux-ci augmenteront-ils moins rapidement.

Les vendeurs d’habitations mais aussi les investisseurs désireux de mettre en location devront à leur tour investir dans une mise à niveau de leur bâtiment. Sinon ils risquent d’accuser un sérieux retard et les candidats locataires de frapper à une autre porte pour trouver un logement qui leur coûtera moins cher en énergie et qui leur offrira un meilleur confort, à loyer égal. 

… et pour les bailleurs et locataires

Dans un tel contexte locatif, la hausse des coûts énergétiques risque d’ailleurs de créer des incertitudes. Dans la plupart des cas, le locataire est responsable de la conclusion de ses contrats d’énergie. Dans ce cas, il n’y a aucune discussion possible. Il paie en effet directement au fournisseur d’énergie, selon les conditions du contrat.

Mais d’autres accords peuvent être passés. Le locataire peut aussi payer un montant forfaitaire fixe pour couvrir les frais d’énergie. Si vous ne payez pas assez par rapport à la hausse des prix de l’énergie, le bailleur peut solliciter par le biais du juge de paix une augmentation proportionnelle à la consommation réelle.

Le paiement d’une provision mensuelle est une autre solution, auquel cas vous récupérez de l’argent ou devez payer davantage en fonction du montant figurant au bas du décompte. Et n’oubliez pas les éventuelles charges communes d’énergie (ascenseur, éclairage dans les couloirs…) : auxquelles vous devez probablement aussi contribuer en tant que locataire.

Nul n’en doute encore : tout le monde doit progressivement prendre part à l’effort en vue de se loger de manière éco-énergétique et donc de comprimer au maximum ses coûts énergétiques.

Acheter une habitation éco-énergétique : à quoi faut-il veiller ?

Vous cherchez une habitation et souhaitez savoir à quel point celle-ci est verte ou à quel point l’étiquette énergétique se colore en rouge ? Tout vendeur ou bailleur d’une maison ou d’un appartement doit aujourd’hui fournir un Certificat de Performance énergétique (ou certificat PEB à Bruxelles). Ce certificat indique au moyen d’une étiquette le score énergétique de l’habitation. Ce document contient en outre une série de recommandations pour améliorer le comportement énergétique de l’habitation.

Ne vous laissez cependant pas aveugler par ce certificat de performance énergétique. En effet, une maison mal ou moyennement isolée équipée de panneaux photovoltaïques et d’une pompe à chaleur peut quand même obtenir un résultat PEB relativement bon. Mais encore, une habitation avec l’étiquette énergie verte A peut être exclusivement chauffée au moyen de gaz. Autrement dit, un bon score énergie ne signifie pas automatiquement une facture énergétique réduite. Ni à court terme ni à long terme.

Pour les vendeurs ou investisseurs, un certificat vert signifie avec une quasi-certitude que le prix de vente sera plus élevé. Dans le cas d’appartements, le loyer augmente surtout lorsque le score PEB est plus favorable. 

Quelle est la garantie absolue d’une facture d’énergie bien maîtrisée ?

Comment obtenir une habitation éco-énergétique ? Rénover votre habitation sur le plan énergétique comporte 3 étapes qui doivent idéalement suivre l’ordre chronologique suivant.

Isoler votre habitation

30% de la chaleur de votre habitation – et donc aussi de vos frais de chauffage – s’échappent par le toit et un autre gros 30% par le sol et les façades. En isolant correctement l’enveloppe du bâtiment et en rendant celle-ci étanche à l’air, vous devez chauffer moins et êtes mieux protégé contre la hausse des prix de l’énergie.

Dans de nombreux cas, cette opération représente l’investissement le plus coûteux, même si elle dépend du type d’habitation. Une ancienne villa individuelle comptera par exemple plus de surface de toit et de façade qu’une petite maison de rangée. Avec pour conséquence, des coûts d’isolation (nettement) plus élevés.

Placer au minimum du double vitrage

12 autres % de la chaleur produite dans la maison vont s’échapper par les fenêtres. Le vitrage à haut rendement ou le triple vitrage renforce encore l’enveloppe éco-énergétique du bâtiment. Ici aussi, la facture peut varier en fonction du nombre de fenêtres dans la maison et de leur dimension.

Installer des techniques éco-énergétiques et renouvelables

La voie la plus rapide vers un meilleur résultat PEB, mais qui, comme nous l’avons déjà dit, ne constitue pas l’intervention la plus efficace lorsque l’enveloppe du bâtiment laisse à désirer : un système de chauffage présentant une faible consommation – comme un système de chauffage de sol – est pour ainsi dire un bon investissement, étant donné que ce type d’installation peut être alimenté aussi bien par une chaudière au gaz que par une pompe à chaleur.

Si l’habitation est suffisamment isolée, vous pouvez gagner des points au moyen de techniques renouvelables comme une pompe à chaleur, des panneaux photovoltaïques ou un chauffe-eau solaire. Ayez à l’esprit que ces techniques bénéficient d’améliorations et sont de plus en plus efficaces d’année en année.

Ne vous laissez pas aveugler par ce coefficient de performance énergétique. En effet, une maison mal ou moyennement isolée équipée de panneaux photovoltaïques et d’une pompe à chaleur peut quand même obtenir un résultat PEB relativement bon.

Avez-vous droit à des primes ?

Pour alléger la facture d’une rénovation énergétique, les différentes régions en Belgique proposent leur propre système de primes et subsides. Découvrez ici les primes à la rénovation pour :

• La Wallonie
• La Région de Bruxelles-Capitale
• La Flandre

Les petits ruisseaux font les grandes rivières

Au quotidien, vous pouvez réaliser des économies en utilisant l’énergie de manière rationnelle dans votre maison. Mais toute une série d’autres conseils peut aussi vous aider à maîtriser vos coûts énergétiques :

• Si vous avez des tuyauteries non isolées qui traversent des pièces non chauffées, il faut du temps avant d’avoir de l’eau chaude et votre système de chauffage est donc fort sollicité.
• Veillez à faire entretenir régulièrement votre système de chauffage, comme votre chaudière ou votre chauffe-eau, pour qu’il affiche le meilleur rendement.
• Un compteur intelligent – relié de préférence aux appareils ménagers et techniques – peut vous donner un aperçu détaillé de votre consommation d’énergie.
• Vous n’avez pas encore d’éclairages led partout chez vous ? Le moment est venu d’installer ce type d’éclairage éco-énergétique partout.
• Panneaux photovoltaïques ? Faites votre lessive, vaisselle et autres tâches ménagères au moyen d’appareils électroménagers en journée, de préférence lorsque le soleil brille.
• Achetez uniquement des appareils électriques avec une étiquette énergie durable.
• Remplissez vos congélateur et réfrigérateur de manière optimale : ni trop vides ni trop pleins. Faites aussi dégeler régulièrement votre réfrigérateur.
• Préférez une plaque à induction à une table de cuisson traditionnelle ou au gaz.
• Limitez la consommation de veille : retirez la prise d’un maximum d’appareils lorsque vous ne les utilisez pas. Même la nuit. Songez à votre télévision, vos décodeurs, votre machine à café…
• Là où il y a de l’eau, il peut y avoir du calcaire. Et le calcaire entraîne une augmentation de la consommation d’énergie. Faites détartrer vos appareils électroménagers régulièrement.